La question du courage a été présente tout au long de mon parcours et elle n'a jamais cessé de m'interroger, de m'interpeller. Elle est la voisine de cette injonction guerrière par laquelle je me suis sentie submergée, car incapable de m'y retrouver.
Une amie à qui je dressais les grandes lignes de mon parcours de soin me disais que j'étais courageuse. Je ne me suis jamais sentie comme telle. En un sens, je n'avais pas le choix. Encore que... j'ai essayé de trouver une posture pour ne pas avoir l'impression de subir complètement ce qui m'arrivait : chercher des ressources, me faire coacher, faire de la place aux thérapies complémentaires, établir mes rituels en ont entre autres fait partie.
Vouloir tout arrêter après la première chimio tant je trouvais le traitement violent m'a obligée à me tracer une voie, au milieu de mes réticences et mes peurs. Je ne sais pas à quel point j'ai vraiment accepté les traitements. Je dirai plutôt que j'y ai adhéré, je suis allée avec. Et dans cette adhésion, je me suis toujours laissée une porte de sortie, un droit de dire stop. Avant chaque chimio, je me repositionnais intérieurement pour qu'un oui soit formulé. Un "oui" qui valait pour ce jour-là, pour ce traitement-là. Ca a été ma façon d'avancer et d'arriver au bout de ce parcours qui me paraissait durer une éternité.
Je crois aussi que je vois ce mot de courage comme un acte volontaire qu'on poserait (et qui serait sans cesse à reposer tout au long du traitement), alors que mon expérience a plutôt été de mobiliser mon inconscient, de me relier à quelque chose qui me dépasse. Vous l'aurez compris : ma réflexion n'est pas finie.
Comentarios