Et puis t'as pleuré avec moi

Hier j’avais mon rendez-vous semestriel en oncologie. Si depuis la fin des traitements, je supporte plutôt bien ces retours, hier j’ai vu ma vie de malade défiler à nouveau devant moi : du premier au dernier rendez-vous. Et il était là… mon mari. Tout le temps. A chaque étape.

Alors lorsque l’infirmière en charge de ma prise de sang m’a demandé comme ça allait, il lui a suffi d’un regard pour comprendre que non ça n’allait pas. On a parlé. Tout doucement, avec une forme de lenteur respectueuse de ce qui se vit alors que le service battait de son plein.

Et elle a pleuré avec moi. Elle sait ce par quoi je suis passée. Là-bas, toutes et tous se souviennent de lui. Qu’elle ait pu exprimer son sentiment d’injustice et sa tristesse ont été un immense réconfort pour moi : je n’étais plus seule dans ma peine.

En partant, elle me dira « on est là pour vous, n’hésitez pas à venir nous voir ». Alors ce matin, j’avais envie de changer les paroles de la chanson d’Hoshi et de chanter « et puis t’as pleuré avec moi ». Peut-être que ce sera désormais une réponse aux personnes qui me demandent de quoi j’ai besoin. #