Un pas... seule

Ce matin je porte dans mon coeur toutes ces pensées qui se tournent régulièrement vers moi depuis 3 mois. Si elles ne combleront pas la présence de mon mari à mes côtés, elles seront comme un voile protecteur jeté avec tendresse sur ma solitude : elles la masqueront pour un temps.

Ce matin est comme un écho à cet autre matin d’il y a 3 ans, celui où j'étais terrifiée lorsque je suis descendue au bloc opératoire pour ma tumorectomie. Mon mari m'avait accompagnée, mais c'était malgré tout un chemin qu'il fallait prendre seule à partir d'un certain point. La suite de mon parcours, que j'étais bien loin d'imaginer alors, ressemblerait à cette première étape : il ferait toujours le maximum pour rester auprès de moi le plus longtemps possible. C'est sans doute ce qu'il s'est passé lorsque nous lui avons dit au revoir il y a 3 mois, il était resté auprès de nous le plus qu'il pouvait.

Depuis quelques jours, je sens en moi que cette opération de reconstruction sera la dernière. Cette décision de la faire en dépit de mon deuil s'est prise un peu malgré moi. Pourtant je me suis ouverte à ce questionnement, j'en ai parlé autour de moi, et en même temps, j'ai laissé les choses se faire, la date se fixer en me disant que je pourrais toujours renoncer au dernier moment.

Maintenant je suis là, dans cet hôpital à tenter de fermer ce chapitre de mon histoire, comme si ce dernier pas vers la reconstruction, je ne pouvais le faire que seule... mon coeur s'empresse de me susurrer qu'il sera là, peut-être même encore plus près de moi que les autres fois.