Laisser filer le papillon
- be_caro
- 20 avr.
- 2 min de lecture
Depuis quelques temps, la question de la volonté se présente à chaque petit tournant de mon existence. Elle se joue de moi, c'est comme un papillon que j'essaierai en vain d'attraper. Je n'arrive plus à la mobiliser pour des projets de grande ou moyenne envergure de ma vie. Mon acupunctrice m'a fait très justement remarquer que cette façon de voir les choses était culpabilisante. Elle a raison. J'ai néanmoins eu besoin de comprendre pourquoi ou comment j'en suis arrivée là, alors que je suis a priori une personne volontaire et persévérante.
Sans doute la rencontre avec la pensée asiatique et plus particulièrement le taoïsme y est pour quelque chose. Ce dernier nous remet à notre juste place, entre les conditions matérielles que nous offre la Terre et les impulsions du Ciel qui nous impactent. Cela ne veut pas dire pour autant que nous subissons notre existence, cela la remet juste en perspective et là notre volonté semble peu de chose.
Et puis la maladie est arrivée et m'a emmenée en un point de vulnérabilité où ma volonté ne m'était plus d'aucune aide et où j'ai en besoin d'aller chercher d'autres ressources. Aujourd'hui, je me demande presque si cette épreuve n'a pas brisé ma volonté. Mais cette question est trop théorique, elle ne me mène vers aucune piste.
Je reviens alors au taoïsme et je me rends compte que ce que j'ai peut-être gagné dans ce processus, c'est de me poser avant tout la question de la vitalité : est-ce que ce que je suis en train de faire nourrit la vie en moi? Je crois que mon mental a un peu de peine avec cette interrogation, qu'il voudrait bien retourner sur le terrain de jeu de la volonté qu'il connaît si bien. J'essaie ne plus serrer les dents en me disant qu'au bout du compte, le résultat en aura valu la peine. J'aime l'idée de tracer un nouveau chemin, sauf qu'en cours de route il m'arrive de désespérer, de me sentir perdue car l'ancien me paraît plus rassurant, mieux balisé et socialement validé.
Je m'efforce alors d'accepter du mieux que je peux ce que je suis en train de vivre et laisse filer le papillon.

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