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Le prix de la normalité

  • be_caro
  • il y a 14 minutes
  • 1 min de lecture

Trois mois après le décès de mon mari, je sais pouvoir passer des journées normales, voire de bonnes journées. Je sais aussi que lorsqu'arrive une journée difficile, comme récemment mon opération ou mon anniversaire, mon esprit me protège et j'entre alors dans une légère dissociation. Elle n'est pas aussi marquée que celle qui a suivi sa mort, mais elle reste néanmoins un processus psychique qui se met inconsciemment en place.


Sauf que je sais désormais qu'il y aura un prix à payer, un effet secondaire dévastateur, un contre-coup qui me clouera au sol le lendemain ou deux jours plus tard. Je fais l'hypothèse que me protéger me coûte une énergie psychique colossale, que mon esprit tient autant qu'il peut avant de "tout lâcher" et de se retrouver affaibli, me laissant vulnérable aux vagues émotionnelles.


La normalité que me permet ce système de compensation n'en est en réalité pas une, car ce phénomène me met en quelque sorte à côté de mes pompes, ce ne sont pas des journées pleinement vécues, elles sont comme survolées. J'en suis en partie absente. En revanche, quand la "chute" est là, c’est comme si je me retrouvais à nouveau en bas de la montagne, avec, en face de moi cette immensité qui se dresse : continuer le reste de ma vie sans lui.


Je me demande alors si le gain est réel. Certes, j'ai coché la case "jour passé", mais je n'ai pas avancé pour autant. J’ai besoin de croire que ce fonctionnement bénéficie à mes enfants, car avoir des jours où maman "fonctionne", des jours qui ressemblent à ce que les jours pouvaient ressembler avant, est rassurant.



ree

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