L'énergie est au coeur de la vie et l'est bien entendu de la maladie également. C'est l'énergie qu'on a, celle qu'on vous prête, celle qu'on vous envoie, celle qu'on découvre encore en nous parfois alors même qu'on pense qu'il n'y en a plus...
J'ai beaucoup aimé le post de douzefervrier qui disait que non, son traumatisme ne l'avait pas rendue plus forte, il l'avait traumatisée. Point.
Rien de comparable avec ce qu'elle a vécu, mais au stade où j'en suis aujourd'hui dans mon parcours, je ressens un peu la même chose : non, traverser les chirurgies, la chimiothérapie et la radiothérapie ne m'a pas rendue plus forte. La fatigue s'accumule, les deuils s'enchaînent. Et juste là, alors que j'ai passé déjà de grosses étapes, je suis dans un de ces moments où je sens que les ressources sont proches de zéro. Il n'y a plus de réserve et les petites choses, ces choses dont j'aurais dit il y a 6 mois qu'elles n'étaient pas grand-chose, me paraissent insurmontables.
Pour moi, c'est signe qu'une fois de plus il faut ralentir, repasser mon quotidien au tamis de l'essentiel et, j'ai envie de dire, le regarder avec les "lunettes du Qi", pour discerner ce qui va nourrir mon énergie vitale de ce qui la draine. C'est un des impératif de la maladie que de porter une attention vigilante à notre niveau d'énergie. Le secret, c'est que parfois l'énergie a elle aussi besoin d'un coup de pouce et demande un petit investissement de notre part : dérouler un tapis de yoga, s'asseoir sur un banc, regarder le paysage, sortir marcher, mettre une playlist et fermer les yeux, etc..... une attention envers elle qui serait comme une allumette que l'on craquerait et qui permettrait de rallumer les braises, histoire de continuer.
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