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Contraintes

  • be_caro
  • 28 mai
  • 2 min de lecture

Dès l'annonce de la maladie, j'ai eu le sentiment de courir après un train et de ne jamais réussir à le rattraper. Les wagons se nommaient : annonce, tumorectomie, mastectomie, PAC, chimiothérapie, perruque et turbans, dénutrition, gants et chaussons réfrigérants, etc. Entrer dans un parcours de soin, c'est se confronter à de nombreuses contraintes. C'est accepter de devoir renoncer, de façon temporaire ou permanente, à des activités parce que c'est ce qu'il y a à faire à ce moment-là.


Mais, en parallèle, ce chemin est un retour à soi car il nécessite d'apprendre à s'écouter pour connaître et respecter ses limites. Savoir ce qui est acceptable et ce qui ne l'est plus est essentiel, vital même. Un des enjeux de l'après-cancer, c'est de transposer ces bons réflexes dans notre vie courante.


Veille à ne plus t'imposer une direction de vie contraire à ton bonheur. (Xavier Péron)

Or je me sens dans une sorte de surréaction par rapport à ma vie d'avant et à mes traitements : je n'arrive plus à supporter ou à me mettre des contraintes. Parfois je me dis que c'est un souci parce que cela signifie implicitement que j'attends que tout soit idéal, c-à-d conforme à comment je voudrais que les choses soient avant de me lancer. Donc je ne bouge pas et culpabilise... ce qui ne m'offre aucune porte de sortie.


Mais ce matin, en lisant un post de Stéphanie Godard, j'ai compris que je suis certainement encore dans cette phase où je sais bien ce dont je ne veux plus dans ma vie, mais que je peine encore à sentir ce qui me fait suffisamment vibrer pour que j'y investisse mon énergie. Je suis en quête d'une vision et parfois je m'impatiente ! Je trouve que j'ai déjà "donné" trop de temps à la maladie.


Alors, peut-être qu'à défaut de savoir, je peux juste "sentir". Sentir ce qu'il se passe en moi; sentir ce qui est bon pour moi à cet instant précis. Et me mettre à l'écoute de ce qui se tisse dans le silence de mon intériorité. Parce que oui, je veux croire qu'un chemin se dessine, ne serait-ce qu'en pointillés, dans cet entrelacs entre mes blessures et les flux de vie qui se co-existent en moi.




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