Je n'ai, étonnamment, lu qu'un seul livre sur le cancer du sein. Sans doute parce que je ne me suis pas identifiée à cette posture guerrière qui est souvent mise en avant dans les médias. Et puis, je n'ai pas eu le sentiment que cela m'aiderait. Peut-être aussi que le livre de Géraldine Dormoy m'a tout simplement suffit. Pour le reste, j'irai chercher d'autres outils.
Je l'ai lu au tout début de mon parcours et j'ai aimé la narration sous forme de journal. Je me suis sentie proche de l'auteur dans sa quête de sens, car dès l'annonce, j'ai pensé que la maladie entraînerait inévitablement d'importants changements dans ma vie et que je souhaitais que ceux-ci me mènent à un mieux-être.
C'est livre sans fard, mais pas cru; un livre positif, mais lucide. Lorsque je l'ai lu, mon parcours était censé être différent, plus court et plus léger que celui de l'auteur. Au final, j'avais pris connaissance de ce qui allait finalement m'arriver, mais je ne m'étais pas arrêtée aux détails. J'avais gardé en moi le souvenir de cette extraordinaire capacité à maintenir une vie aussi normale que possible ainsi que les questionnements et réflexions dont je me sentais proche. Écrire ce billet me donne envie de le relire, parce que je réalise que j'ai sans doute pris de ce témoignage ce dont j'avais besoin à l'époque et que je souhaiterais le relire d'un autre oeil.
"Le cancer, lorsqu'il n'est pas trop grave, qu'il est bien pris en charge et que le malade a de la ressource, est un étonnant accélérateur de vie. Il nous débarrasse de ce qui était trop lourd à porter, nous force à accepter l'évidence, précipitant prises de conscience et renoncements." (p.243).
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