Déferlantes
- be_caro
- il y a 4 jours
- 2 min de lecture
Depuis deux semaines, je me sens tomber en morceaux de l'intérieur. C'est comme si ce qui avait été brisé brutalement il y a trois mois tenait plus ou moins jusque-là, que je pouvais donner le change et par là-même croire que j'allais me relever petit à petit. Mais en réalité, mes digues de fortune sont en train de lâcher face aux vagues émotionnelles qui ne cessent de déferler. Ce phénomène me rappelle la période des EC (épyrubicine-cyclophosphamide), ces chimios qui me réduisaient en poussière. Il me fallait alors trois semaines pour sortir du mode survie, juste le temps nécessaire pour arriver à me mettre à genoux et accuser le coup de la suivante.
C'est exactement ce que je ressens depuis que j'ai compris que les phases de répit sont si fragiles, qu'elles servent à peine à souffler. Je sais désormais qu'elles sont le temps d'une respiration avant d'être rattrapée par ces vagues qui me remettent la tête sous l'eau, là où j'ai beau m'agiter, me débattre et, au final, ne fais qu’empirer mon sentiment qu'il n'y aura pas de sortie cette fois-ci.
Je me sens totalement à la merci du processus de deuil qui a sa propre existence qui ne tient aucun compte de ma vie. J'avance telle une équilibriste qui sait que le prochain coup de vent la mettra par terre et qui ne peut s'empêcher de se demander pourquoi il arrive juste à ce moment-là. L'approche des fêtes pour moi, c'est un peu comme la saison des ouragans. Je la vois inexorablement s'approcher de moi et je ne trouve aucun subterfuge pour m'en protéger. Alors, je compte les jours en me disant qu'il faut que cette période soit derrière moi, celle de mon anniversaire de Noël, de Nouvel-An et de son anniversaire. 44 jours en tout.
Et j'essaie de me rappeler qu'il y aura des accalmies, des moments où j'aurais le sentiment qu'une part de mon fardeau est provisoirement déposée, comme si quelqu'un d'autre la portait pour moi.


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