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Reprise

  • be_caro
  • 5 sept.
  • 2 min de lecture

Cette reprise, je l'ai espérée autant que redoutée, après une longue absence du monde du travail, une reprise thérapeutique et une période de chômage. Suis-je prête? Où en suis-je de mes troubles cognitifs? de ma fatigue? de mon envie de "retourner dans le monde"?


La maladie nous marginalise si vite. Notre routine explose en vol tandis que notre agenda se remplit de rendez-vous médicaux. Dès que j'ai appris que j'étais malade, j'ai su que je ne retournerai pas sur mon lieu de travail, synonyme de maltraitance psychologique. Le chemin a été long pour me sortir de cette situation. Accepter de passer par la case chômage lorsqu'on s'approche de la cinquantaine n'est pas évident non plus.


J'ai fait confiance pour ce nouveau poste lorsque tout s'est fait simplement, naturellement et rapidement. J'avais un bon feeling; il était temps de me lancer. Me voilà au terme de ma première semaine, assaillie de doutes. Chaque oubli, chaque lenteur me rappelle avec acuité la wonder woman que j'étais avant les traitements. Je n'arrive pas à couper le cordon qui me relie encore à elle; elle est tout le temps là, comme si elle regardait par dessus mon épaule. Si elle a la décence de se taire car elle sait ce que j'ai traversé, sa présence est néanmoins un rappel de celle que je ne suis plus.


Mon oncologue m'encourage en me disant que reprendre un travail me stimulera et que je verrai peut-être à nouveau des progrès. Cette forme d'espoir qu'il me donne, c'est peut-être aussi ce qui m'empêche d'accepter que je ne serai plus aussi performante. Et sans doute que ce sera aussi bien ainsi, mais je n'en suis pas là. Là, c'est comme un immense auto-test pour voir si j'arrive à me donner suffisamment d'amour, de tendresse et de bienveillance pour passer ce cap, sans savoir ce qui viendra ensuite. Faire confiance au processus.



ree

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