Cela fait environ un an que j’ai ouvert mon blog et je me pose régulièrement la question de savoir s’il y a une place, ou plutôt quel type de place, peut occuper un témoignage comme le mien, sur Internet, sur Instagram. Quand, comme moi, on ne se reconnaît pas dans la posture de kfighteuse et qu’on n’est pas non plus du genre à embarquer une communauté dans notre quotidien de malade, que reste-t-il ?
Parce qu’on est en mode asynchrone, la question de savoir sur quoi on partage se pose différemment. Si les mots sont une porte qu’on ouvre sur notre intimité, ils sont également un premier filtre sur notre expérience brute. Est-ce que ce filtre est une barrière entre nous et les autres ? Est-il plus difficile de plonger avec quelqu’un au cœur de son expérience singulière lorsque l’on n’est relié « que » par une chaîne de mots ? Est-ce plus difficile de s’identifier ?
J’apprécie le « temps-long », tout comme j’aime les témoignages des autres. Aujourd’hui encore il y a plein de choses sur lesquelles je n’arrive pas encore à écrire, mais est-ce la peine ? Est-ce que le décalage sera trop important et creusera la distance avec les autres alors même qu’il a pour vocation de tisser un lien? est-ce qu’il me faudrait considérer un autre lieu d’expression de mon expérience de malade ?
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