L'an dernier les vacances étaient incertaines, me paraissaient impossibles. J'avais formulé un souhait : mettre les pieds dans la mer. Lorsque la chimio a été terminée et que j'ai eu le feu vert de l'oncologue, il a fallu jongler pour trouver des logements encore disponibles. Je suis partie en Provence, puis en Camargue, entendre la chant des cigales, voir la mer,
Dans la voiture, alors que le paysage changeait, je me suis mise à pleurer tout doucement. Je réalisais qu'une partie de moi ne croyait pas que ces vacances seraient possibles, une partie de moi pensait ne jamais revoir la mer... et je n'en avais pas conscience jusque là.
Alors bien sûr, les vacances de l'an dernier étaient marquées du sceau des "recommandations-interdictions", mais mon coeur s'ouvrait grand dans ce pays du Sud de la France que j'affectionne particulièrement. Même si je peinais à suivre ma famille, que je me cachais du soleil, j'étais pleine de gratitude à l'idée de créer de nouveaux souvenirs aussi bien pour moi que pour mes enfants. C'était incroyable parce que j'avais eu peur d'y croire...
Cette année, j'avais besoin de retourner dans la même région, pour vivre ce que je n'avais pas pu vivre l'an dernier, comme si ces vacances venaient "réparer" celles de l'année précédente. Je me suis sentie en plein processus de guérison, j'ai senti mon corps "vibrer" ces vacances. Et nous avons créé de nouveaux souvenirs. Ils ont comme un air de carte postale.
La même plage, à un an d'intervalle.
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