Depuis la maladie, depuis ma lecture du livre "Consolations" de Christophe André, depuis que je vis les "départs pour les étoiles" sur un autre mode, je tiens à me créer des souvenirs. Il ne s'agit pas seulement de vivre intensément le présent et de profter de la vie. Je conscientise beaucoup plus qu'avant que les beaux moments seront peut-être un réconfort pour plus tard, pour moi comme pour mes enfants.
Poser ma conscience là-dessus c'est tenter d'améliorer ma qualité d'être au monde, l'intensifier, pour que ces moments soient riches de détails, de sensations, d'odeurs et qu'ils restent le plus vivants possible. Effet secondaire étonnant, il m'arrive maintenant de garder des photos que je ne trouve pas spécialement belles, pas instagrammables, mais qui, en revanche ont la capacité de me plonger immédiatement dans un souvenir.
Ces souvenirs sont aussi certainement ma façon de répondre à la question que je me pose souvent : si un jour une récidive se déclare, que ferais-je du temps qu'il me reste? Je sais désormais qu'il y a des choses simples que j'aurais envie de faire ou de refaire avec mes enfants et mon mari... je sais que je serais heureuse qu'ils aient ces souvenirs lorsque je ne serais plus là.
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