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La crête

  • be_caro
  • 4 oct. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct. 2024

Se poser la question du sens quand une malade survient, c'est emprunter un chemin de crête. Le moindre excès, la moindre exagération de quelque chose qui serait bon à prendre pour nous risque de nous faire tomber dans une injonction ou dans un cliché sec et aride. Que l'on tombe alors dans du déterminisme absolu, du volontarisme forcené ou qu'on s'enferme dans des croyances dangereuses, on ne s'aidera pas ainsi.


Il m'a convenu, à moi, de picorer. J'ai aimé parcourir des livres et voir ce qui pouvait résonner en moi à ce moment précis de ma vie, mais je crois n'avoir jamais adhérer l'entier de la théorie qui y figurait. Nous humains sommes bien trop complexes, dans notre constitution comme dans nos histoires. C'est peut-être en cela que la notion d'énergie (et les arts taoïste) me parle plus, pour aller vers ce qui augmente la mienne, la nourrit, l'entretient. C'est aussi un pragmatisme : est-ce qu'un point de vue me permet d'avancer, d'aller vers un mieux ou est-ce que, au contraire, cela m'enfonce, me fige, m'effraie?


Cette crête sur laquelle j'avance, c'est mon chemin, celui qui me permet d'avancer et peut-être que les petits cailloux que je sème (ici notamment) seront utiles à d'autres, à la faveur d'une croisée des chemins. Je n'y vois aucune vérité. Ou alors, la vérité que ce qui nous arrive, c'est le sens qu'on sera capable de tricoter après. J'aime cette expression de "tricoter du sens". Elle reflète parfaitement ma pensée : le sens ne peut pas nous être livré clés en main, depuis l'extérieur. Nous ne pouvons qu'essayer d'en créer avec ce que nous avons dans nos mains, notre vie, notre histoire, nos croyances et nos espérance.s


Le sens c'est toujours aussi est une relecture, une trame qui apparaît après-coup et qu'on n'a parfois pas vu se dessiner. Si maladie (ou l'accident de vie) est comme un séisme qui entraîne avec lui pas mal des édifices qu'on a construits durant notre vie, l'onde de choc travaille encore longtemps après et continue son oeuvre. C'est un peu là où je me situe, je sens que ce qu'a fait bouger le cancer est encore en mouvement et je ne sais pas encore où cela me mènera. Il y a cependant une chose que j'ai décidé précisément parce que cela faisait sens pour moi, parce que cela rendait tous ces traitements "acceptables": je ne serai plus la même, il n'y aura pas de retour en arrière. C'est aussi la seule façon pour moi d'aller avec le mouvement de la vie, même si l'inconnu m'effraie bien souvent. J'aime à penser que je le fais sous des yeux invisibles mais ô combien bienveillants.



Un ange contemple la montagne enneigée




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